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Blog franco-latiniste de Bessières
1 mai 2012

Nouvelle policière à Rome: Verbum vulnerat, ferum occidit

  Le sang gouttait de la plaie béante, colorant la tunique. Autour de la dépouille, la flaque s'agrandissait, auréolant la victime d'une ombre rougeâtre. C'était une femme d'environ trente-cinq ans et d'une remarquable beauté.

*        *

*

   Flavia et sa cousine Julia se promenaient en riant aux éclats dans le jardin impérial lorsqu'elles aperçurent le cadavre.

 "Mère ! " s'écria la jeune fille , s'agenouillant auprès du corps. "Flavia, vite, de l'aide ! ". Mais les gardes arrivaient déjà, repoussant les jeunes filles  vers l'escorte d'Auguste...

   En l'an … après la fondation de Rome par Romulus, Augustus Julius Caesar, douzième empereur depuis Auguste, réunit son conseil afin de découvrir qui avait osé assassiner sa femme. Il fit déployer des soldats dans toute la ville afin d'en contrôler les issues. Le jardin fut inspecté dans l'espoir de découvrir des indices pouvant les mettre sur une piste.

   Lors de l'enterrement de Livia, femme de l'empereur, mère de Julia et qui avait adoptée Flavia suite au décès de sa mère, les deux adolescentes se jurèrent de trouver le meurtrier de l'impératrice.

   Elles commencèrent par fouiller les appartements de Livia puis, n’ayant rien trouvé d’intéressant à leurs yeux, passèrent au jardin. Ce fut sous un buisson épineux que Julia trouva le stylet. Sa garde était incrustée de gemmes et un liseré d’or courait sur la lame. Ce fut l’inscription qui était gravée sur le manche qui retint leur attention :

« Verbum vulnerat, ferum occidit. »

“On dirait la maxime d’une grande famille, fit remarquer Flavia.

 - Cette arme appartient sûrement au meurtrier. Si on trouve à quelle maison elle appartient, on trouvera le coupable, ou encore ses proches” ajouta Julia.

Elles continuèrent à chercher un quelconque indice mais la nuit tombait et les jeunes filles rentrèrent. Juste avant l’appel de leur gouvernante, Flavia trouva, dans les branches d’un arbre qui bordait la muraille ouest, un objet qu’elle glissa dans sa tunique après avoir vérifié que personne ne l’avait vue.

   Elles eurent beau interroger tout les hauts dignitaires du palais, aucun ne fut capable de les informer. Les deux cousines avaient en effet décidé de ne parler de leurs trouvailles à personne, de peur qu’on ne leur retire cette unique piste.

   En désespoir de cause, elles allèrent trouver Auguste. Ce fut uniquement grâce à leurs statuts de fille et nièce de l’empereur que celui-ci put les recevoir, étant fort occupé par sa fonction.

“Bonjour, père commença Julia. Nous sommes venus vous trouver pour vous demander de l’aide.

 - Nous avons trouvé ce stylet dans un buisson” dit Flavia en tendant l’arme à son oncle après l’avoir salué.     

 Auguste s'empara de la dague et murmura:

"Les mots blessent, le fer tue." L’empereur, de pâle, devint livide . Il releva la tête et appella ses gardes. En quelques minutes, l’escorte se dirigeait vers une des villae bâties sur l’Aventin.

 “Cette maxime est celle de Procula, que je devais épouser, commença à expliquer l’empereur à Julia et Flavia qui avaient insisté pour venir. Mais Livia était un meilleur parti et finalement, c’est elle que j’ai décidé d’épouser. Procula a tenté de la blesser et nous l’avons exilée pour vingt ans. Elle aurait dû être mise à mort mais, du fait de son rang, nous n’avons pu faire autrement. Les années se sont écoulées, elle s’est mariée et maintenant, elle est revenue en ville.”

   La villa de Procula fut fouillée, et l’on rassembla les esclaves dans le vestibule. L’ancienne fiancée de l’empereur et son fils unique furent interrogés et l’on s’appretait à libérer celui-ci quand Flavia surgit :

“Ne le relâchez pas ! C’est lui le meurtrier, pas Procula ! Sous les regards ébahis de l’assemblée, la jeune fille reprit :

 - J’ai trouvé la moitié d’une bague dans les jardins. L’autre moitié se trouvait dans sa chambre, ajouta-t-elle en désignant le meurtrier. De plus, ce bijou ne peut appartenir qu'à un homme. Je pense, continua-t-elle, que Procula a élévé son fils dans la haine de l’empereur et de sa femme. Elle aurait pu être impératrice mais a dû quitter Rome et épouser Sertor. Il appartenait à une grande famille qui avait été disgrâciée pour avoir participé à un complot contre un général...  Elle en a toujours voulu à Livia de l’avoir remplacée.”

  A peine eut-elle finit ces mots que Procula sortit une dague de sa tunique et se l’enfonça en plein coeur. Son fils se rendit et fut comdamné à rester en prison jusqu’à sa mort, sa mère l’ayant manipulé.

 

Nouvelle écrite par Emeline, Laura et Lorette

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